Vision & Mission

Développer l’homme et bien gérer les ressources naturelles

L’anthropologie sociale et culturelle et l’écologie sont deux disciplines-carrefours au croisement de plusieurs autres disciplines. L’anthropologie entre ainsi fréquemment en dialogue avec la philosophie, la psychologie, la linguistique, les sciences politiques, l’économie, la géographie, ou encore l’histoire pour approcher son objet de recherche : tous les phénomènes sociaux qui requièrent une explication par des facteurs culturels. De même, l’écologie, en tant qu’elle est la science qui étudie les relations des êtres vivants avec leur environnement, et si elle s’intéresse plus spécifiquement à l’être humain (écologie humaine), génère également des interactions interdisciplinaires en reliant des domaines tels que l’économie, la psychologie, la santé, l’éducation, la technologie, l’organisation sociale etc. En effet, l’anthropologie et l’écologie sont toutes deux des sciences holistiques, cherchant à étudier leur objet comme une totalité : le fait social total (Mauss) en anthropologie, l’écosystème reliant les êtres vivants (biocénose) et le milieu physique (biotope) en écologie. Il s’agit de l’approfondissement des nouveaux paradigmes, tels que « l’écologie intégrale » (Pape François) et « l’harmonie avec la nature » (ONU) dans la mise en œuvre de notre propre paradigme: « développer l’homme et bien gérer les ressources naturelles ».

Ces deux domaines sont donc d’autant plus intéressants à croiser car il est à considérer que l’écologie et l’anthropologie peuvent s’enrichir mutuellement dans la compréhension de leur objet holistique. L’écologie, d’abord, pose des questions importantes sur le rôle écologique de l’être humain, l’anthropologie permettant ici de comprendre l’impact de l’homme dans l’écosystème global. Inversement, l’anthropologie peut s’enrichir d’une compréhension écologique de l’homme davantage décentrée, l’être humain étant étudié dans un rapport triangulaire avec les autres êtres vivants et l’environnement dans lesquels hommes, végétaux et animaux s’inscrivent ensemble.
Ces évolutions de l’anthropologie et de l’écologie sont aujourd’hui sollicitées et liées par le Pape François, dans son encyclique Laudato Si’ à travers le concept d’« écologie intégrale ». Celle-ci signifie que la défense de l’environnement est intrinsèquement liée à une défense de l’homme et de son épanouissement dans des sociétés justes. 

Le souverain Pontife dit : Il n’y a pas deux crises séparées, l’une environnementale et l’autre sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale. Les possibilités de solution requièrent une approche intégrale pour combattre la pauvreté, pour rendre la dignité aux exclus et simultanément pour préserver la nature. (Laudato Si’ 139).

Ainsi, pour le Pape François, les dernières implications de l’écologie politique sont d’ordre culturel : c’est le passage vers une nouvelle culture qui « devrait être un regard différent, une pensée, une politique, un programme éducatif, un style de vie et une spiritualité qui constituerait une résistance face à l’avancée du paradigme technocratique » (n°111) fondé sur la domination de la nature et la recherche sans limite du profit. Cette « révolution culturelle courageuse » (n°144) à laquelle le Pape invite marquerait ainsi l’avènement d’une « écologie culturelle » (titre II du chapitre 4 de l’encyclique). 



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